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Sauver des vies

Pourquoi vous devez composer le 911 en cas de crise cardiaque

Photo of an EMT worker listening to heart of a patient in an ambulance.

Par Dr. Rob Grierson
Office régional de la santé de Winnipeg
Publié le lundi 1 octobre 2018

On estime que jusqu’à 7000 personnes par année à Winnipeg composent le 911 pour des douleurs dans la poitrine. Le nombre de personnes qui se rendent dans un service d’urgence pour de telles douleurs est encore plus élevé.

De ce nombre, quelque 600 personnes seront hospitalisées pour un type de crise cardiaque appelé infarctus du myocarde avec élévation du segment ST (STEMI). Un STEMI est l’une des urgences cardiaques les plus pressantes. Ce genre d’infarctus survient lorsqu’une artère coronaire est bloquée par un caillot, ce qui réduit l’apport de sang riche en oxygène. Cette interruption entraîne à son tour la mort d’une partie du muscle cardiaque. Les symptômes les plus courants incluent la douleur dans la poitrine, l’essoufflement, la fatigue et les sueurs froides. Les douleurs sont souvent prises à tort pour des « brûlements d’estomac ».

Il y a dix ans, environ 89 % des personnes victimes d’un STEMI qui appelaient les services d’urgence pouvaient espérer survivre. Aujourd’hui, ce sont près de 97 % qui survivront, grâce en grande partie au protocole d’intervention du CODE STEMI.

Mis en place en 2008, ce protocole permet aux ambulanciers paramédicaux de commencer à donner des soins cardiaques aux patients, dès leur arrivée sur place. Un seul problème persiste avec ce protocole : pas assez de gens en profitent.

Les données indiquent que seulement un tiers des personnes (environ 200) victimes d’un STEMI appellent une ambulance. Les autres (environ 400 personnes) se rendent à l’hôpital par leurs propres moyens. Cette situation est problématique, car les personnes qui se rendent autrement qu’en ambulance à l’hôpital peuvent en fait devoir attendre deux fois plus longtemps avant d’être traitées. Cette attente signifie qu’une plus grande partie du muscle cardiaque va mourir. Dans certains cas, la perte pourrait être deux fois plus importante, selon l’état de santé du patient. Il y a ainsi plus de décès et de complications et les survivants ont une moins bonne qualité de vie.

En revanche, lorsque l’on appelle l’ambulance dès les premiers symptômes, on est traité beaucoup plus rapidement. En fait, le traitement commence dans les secondes qui suivent l’appel, lorsque l’intervenant pose des questions, détermine qu’il s’agit de symptômes d’une crise cardiaque et commence à donner des instructions. Quelques minutes plus tard, une ambulance ou un camion de pompier arrive sur place avec ambulancier paramédical à bord qui vérifie les antécédents médicaux et les signes vitaux du patient, lui donne de l’oxygène, ainsi que de l’aspirine et de la nitroglycérine. On fait alors un électrocardiogramme à 12 dérivations (ECG) pour diagnostiquer la crise cardiaque. L’ECG est transmis au moyen d’un téléphone intelligent au médecin de garde qui l’examine et donne des consignes médicales, y compris l’administration des anticoagulants par les ambulanciers paramédicaux sur place.

Les ambulanciers paramédicaux amènent ensuite le patient directement au laboratoire de cathétérisme cardiaque de l’Hôpital Saint-Boniface. Il faut en moyenne 69 minutes, peu importe l’endroit où se trouve le patient à Winnipeg. Il s’agit de 69 minutes entre le moment où les ambulanciers paramédicaux arrivent et le moment où le patient se trouve sur la table d’opération pour que le cardiologue interventionnel élimine l’obstruction dans l’artère, soit 21 minutes de moins que la norme canadienne de 90 minutes pour ce genre de traitement. Une personne victime d’un STEMI qui se rend par ses propres moyens au service d’urgence recevra le même traitement en 113 minutes, en moyenne.

En omettant d’appeler une ambulance dans le cas de symptômes d’une crise cardiaque, vous courrez le risque d’avoir des dommages cardiaques permanents. Vous pourriez alors souffrir d’insuffisance cardiaque congestive. Il vous faudrait alors recevoir des traitements continus, prendre plus de médicaments et consulter des spécialistes pour recevoir d’autres traitements.

On m’a déjà demandé si le réseau ambulancier pouvait s’occuper des appels pour tous les cas de STEMI qui surviennent à Winnipeg chaque année. La réponse est oui. Nous nous occupons déjà de beaucoup plus d’appels pour des douleurs thoraciques chaque année. Si toutes les personnes victimes d’un STEMI appelaient une ambulance, nous pourrions sauver beaucoup plus de vie chaque année.

Donc, si vous ressentez les symptômes d’une crise cardiaque, composez le 911. Vos chances de survive seront beaucoup plus élevées si vous vous rendez à l’hôpital en ambulance.

Le Dr Rob Grierson est le directeur médical du Service des incendies et des soins médicaux d’urgence de Winnipeg.

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