Generic selectors
Les correspondances exactes seulement
Search in title
Search in content
Post Type Selectors
Search in posts
Search in pages
Home » Votre santé » Gare au sucre

Gare au sucre

Une nouvelle loi pourrait restreindre la publicité sur les B et les aliments sucrés qui s’adresse aux enfants

Photo of a boy drinking a sugary drink.

Par Amanda Nash
Office régional de la santé de Winnipeg
Publié le vendredi 18 janvier 2019

En tant que diététiste, je passe beaucoup de temps à réfléchir aux aliments que l’on consomme et aux choses que la société peut faire pour nous aider à faire de meilleurs choix alimentaires pour la santé.

C’est particulièrement vrai en ce qui concerne le sucre.

La consommation excessive de sucre constitue un important problème de santé au Canada et elle est liée aux maladies du cœur, à l’obésité et au diabète.

Les boissons sucrées sont la principale cause de consommation excessive de sucre. Une seule canette de boisson gazeuse contient 40 grammes de sucre, ou 10 cuillères à thé. Cependant, le problème ne se limite pas aux boissons gazeuses. On trouve de grandes quantités de sucre dans d’autres boissons, y compris les boissons pour sportifs, les eaux et le lait aromatisés, les cafés et les thés aromatisés et les jus de fruits purs à 100 %.

Les boissons sucrées apportent peu ou pas de bienfaits pour la santé et ne procurent pas la même sensation de satiété que les aliments solides pour une même quantité de calories. Plus troublant encore, ce sont les jeunes qui consomment le plus de boissons sucrées. En moyenne, un jeune boit quelque 16 cuillères à thé de sucre chaque jour.

Clairement, la population canadienne pourrait améliorer son sort en remplaçant les boissons et les aliments sucrés par des choix plus santé. Je suis toutefois contente d’ajouter que certaines initiatives ont été mises en œuvre pour aider les Canadiens à faire de meilleurs choix pour la santé.

Plusieurs de ces initiatives sont présentées dans la stratégie du gouvernement fédéral en matière de saine alimentation, notamment la modernisation et la mise à jour du guide alimentaire canadien, l’amélioration de l’étiquetage nutritionnel sur le devant des emballages et les restrictions concernant la publicité sur les aliments et les boissons ciblant les enfants. Dans chacun de ces cas, les initiatives promettent de mieux faire connaître les problèmes de santé associés à une consommation excessive de sucre et d’aider à réduire cette consommation.

Par exemple, la nouvelle version du Guide alimentaire canadien pour manger sainement, qui donne des conseils nutritionnels pour les personnes, les familles, les programmes scolaires, etc., ne présente plus le jus comme une option pour remplacer les fruits et les légumes entiers. Le guide, publié le mois dernier, décourage aussi la consommation de boissons sucrées et recommande l’eau comme boisson de choix pour s’hydrater.

Le nouveau guide alimentaire canadien recommande de boire principalement de l’eau.

La stratégie comporte aussi des plans pour ajouter des étiquettes nutritionnelles clairement visibles et faciles à comprendre sur le devant des emballages de produits alimentaires qui contiennent des produits qui ont une teneur élevée d’éléments préoccupants. Cette mesure aidera à éloigner la population canadienne des produits riches en sucre, en sel et en gras saturés et à les guider vers des options meilleures pour la santé. Les contenants de boissons sucrées comporteront aussi un symbole d’avertissement.

Le projet de loi S-228 pourrait être l’élément le plus important de cette stratégie, car il vise à interdire la publicité pour les aliments et les boissons à teneur élevée en sucre, en sel et en gras saturés qui s’adresse aux enfants de moins de 13 ans.

Nous savons que la publicité est efficace. La publicité présentée à la télévision et sur les autres plateformes numériques peut influencer les préférences des enfants, les demandes qu’ils font à leurs parents et leurs choix en matière d’aliments. Nous savons aussi que 90 % des aliments commercialisés pour les enfants ont une teneur élevée en sucre, en sel et en gras saturés. Le projet de loi pourrait protéger les enfants de ce genre de publicité. Il aidera aussi les parents qui font de leur mieux pour inculquer de bonnes habitudes alimentaires à leurs enfants.

Certaines personnes ont critiqué le projet de loi, disant qu’il est trop restrictif. Cependant, il est important de souligner qu’il se fonde sur des données probantes et qu’il respecte les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé. Il évite aussi des répercussions potentielles non intentionnelles en exemptant les commandites sportives communautaires et il n’aura pas de conséquence sur ce que les gens peuvent acheter ni sur la publicité qui s’adresse aux adultes.

En fait, des restrictions concernant la publicité qui s’adresse aux enfants existent au Québec depuis plus de 20 ans. Il a été démontré que l’interdiction publicitaire au Québec a réduit de façon significative la consommation de malbouffe et est liée à de plus faibles taux d’obésité et à une plus grande consommation de fruits et de légumes. Des résultats similaires bénéfiques pour la santé ont été constatés dans d’autres endroits qui ont des restrictions publicitaires.

La bonne nouvelle est que ce projet de loi a été adopté par la Chambre des communes. La mauvaise nouvelle est qu’il est bloqué au Sénat, probablement en raison de manœuvres d’intimidation de l’industrie.

C’est malheureux. En tant que société, nous avons le devoir de protéger nos enfants et de leur offrir le meilleur départ pour qu’ils puissent vivre longtemps et en santé. C’est exactement ce que contribueront grandement à faire l’adoption du projet de loi S-228 et la mise en œuvre des autres éléments de la stratégie en matière de saine alimentation.

Pour plus d’information, visitez le site : www.heartandstroke.ca.

Amanda Nash est diététiste et gestionnaire de la promotion de la santé et de la nutrition auprès de la Fondation des maladies du cœur du Manitoba.

Partagez cette page